Les petites pilules du bonheur ou une nouvelle addiction aux effets très indésirables ?
Je vous propose ici un résumé du travail du professeur Heather Haston, concernant l’usage prolongé des benzodiazépines.
De 1982 à 1994, Heather Haston dirige une clinique de sevrage des benzodiazépines, afin de permettre à ses patients d’arrêter la consommation de tranquillisants et de somnifères. Accompagnant plus de 300 patients, dont la plupart consommaient ces benzodiazépines* depuis plus de 20 ans elle a put observer les effets néfastes de leur usage prolongé.
Heather Haston a donc constaté les effets contraires suivants:
En sur-sédation (sédation) : Somnolence, troubles de concentration, manque de coordination, faiblesse musculaire, étourdissements et confusion mentale; Le Jugement et la mémoire pouvant être aussi perturbés.
Chez les personnes âgées même après l’absorption de faibles doses, peuvent apparaître des états de confusion mentale aiguë.
Les interactions avec les autres drogues: « Les benzodiazépines créent une dépendance aux autres drogues à action sédative incluant les hypnotiques et quelques antidépresseurs. Si une surdose de sédatifs est absorbée, les benzodiazépines peuvent augmenter le risque de mortalité. »
Les troubles de mémoire:
« Les benzodiazépines ont longtemps été reconnues comme étant la cause d’amnésie. Les quantités orales prescrites des benzodiazépines en cas d’insomnie ou d’anxiété peuvent aussi causer des troubles de mémoire (…) En plus, ces drogues causent un déficit spécifique de la mémoire « épisodique ». (…) Les troubles de mémoire épisodiques peuvent à l’occasion causer des trous de mémoire ou des pertes complètes de mémoire, mieux connus sous le nom de black-out. »
(…) Le système nerveux central des gens plus âgés est plus affecté par les effets dépressants des benzodiazépines que celui des personnes plus jeunes. Les benzodiazépines peuvent aussi causer de l’ataxie (perte d’équilibre), des maux de crâne et de la pseudo-démence (souvent attribué par erreur à la maladie d’Alzheimer) chez les personnes âgées et devraient être évités le plus possible.
Les effets stimulants paradoxaux:
« Parfois, les benzodiazépines causent à l’approche du sommeil une excitation paradoxale accompagnée d’un accroissement d’anxiété, d’insomnie, de cauchemars, d’hallucinations et d’une augmentation de crises chez les épileptiques. Des crises de rage et de comportements violents y compris des agressions, voire même des homicides, ont été enregistrés principalement après l’administration par voie intraveineuse, mais parfois aussi orale. »
Les dépressions et les émotions émoussées:
Les consommateurs à long terme d’une benzodiazépine tels que les alcooliques et les patients dépendants des barbituriques, sont souvent déprimés et leur dépression peut seulement apparaître pour la première fois que lors d’une absorption prolongée. Les benzodiazépines peuvent à la fois causer ou aggraver la dépression, possiblement en réduisant la production cérébrale des neurotransmetteurs telles que la sérotonine et la norépinéphrine. (…) Cependant, l’anxiété et la dépression sont souvent associées et les benzodiazépines sont fréquemment prescrites pour traiter l’anxiété et la dépression en même temps. Quelquefois, chez de tels patients, les drogues semblent précipiter leur tendance au suicide. »
L’anesthésie émotionnelle:
L’incapacité de ressentir du plaisir ou de la peine est une des plaintes les plus communes chez les consommateurs d’une benzodiazépine sur une longue période . (…) Souvent, ces mêmes anciens consommateurs d’une benzodiazépine sur une longue période regrettent amèrement leur manque de réactions émotionnelles face aux membres de leur famille – enfants et époux ou conjoints – durant la période pendant laquelle ils absorbaient les drogues.
L’usage chronique d’une benzodiazépine peut briser l’harmonie domestique voire même briser des mariages. »
La dépendance: d’une dose thérapeutique prescrite:
« Les individus qui sont devenus dépendants de doses thérapeutiques de benzodiazépines ont habituellement plusieurs des caractéristiques suivantes.
Ils ont absorbé des benzodiazépines prescrites en doses « thérapeutiques » (généralement faibles) pendant des mois ou des années:
Ils ont éprouvé graduellement « le besoin » d’absorber des benzodiazépines afin de poursuivre des activités quotidiennes normales.
Ils ont continué d’absorber des benzodiazépines bien que le but à l’origine de la prescription ait disparu.
Ils éprouvent de la difficulté à arrêter l’absorption de la drogue ou d’en réduire le dosage à cause des symptômes de sevrage.
S’ils utilisent une benzodiazépine à action-courte, ils développent des symptômes d’anxiété entre les doses ou éprouvent une envie pressante pour la dose suivante.
Ils contactent leur médecin afin d’obtenir des ordonnances répétées.
Ils deviennent anxieux si l’ordonnance renouvelée n’est pas préparée assez rapidement.
Ils peuvent transporter leurs cachets sur eux tout le temps et prendre une dose supplémentaire au besoin, avant un événement troublant anticipé ou une nuit passée dans un lit étranger.
Ils peuvent avoir augmenté leur dose depuis leur première ordonnance médicale.Ils peuvent présenter des symptômes d’anxiété, de panique, d’agoraphobie, d’insomnie et une augmentation des symptômes physiques malgré l’absorption continuelle de benzodiazépines. »