« Ce dont nous avons besoin est d’aimer sans nous épuiser… »
Mère Teresa

Eros

Dans la mythologie grecque, Éros est le dieu de l’Amour et de la puissance créatrice. Le mot érotisme provient de Éros.

Son avatar romain, Cupidon, est souvent représenté sous les traits d’un jeune enfant espiègle, joufflu, avec deux petites ailes dans le dos et portant un arc, qui lui sert à décocher des flèches d’amour. L’Éros est par nature un amour égocentrique, du seul fait qu’il est désir. Eros peut se comprendre comme l’amour fou qui prend plus qu’il ne donne, qui souvent s’exprime dans notre imaginaire, amenant la frustration et la souffrance du désir, par l’expérience du manque.

Il est l’amour-passion, celui qui nous fait ou nous défait et nous détruit.

Philia

Philia est le mot grec pour exprimer l’amour inconditionnel. L’amitié qui fait que nous apprécions jusqu’à la simple présence de l’Autre aimé. En grec ancien, Philia recouvre aussi bien l’amitié que l’amour. Philia est un amour qui s’inscrit dans la réalité de nos rapports aux autres, un amour filial, celui d’une mère envers son enfant, mais aussi celui de toutes les relations d’amitié. Il est L’amour-action, celui qu’on fait et qu’on construit. La réserve de chaleur humaine, d’affectivité, d’élan et de générosité qui nourrit et stimule le compagnonnage humain au sein de la Cité: et cela à travers les fêtes, les plaisirs et les jeux comme à travers les épreuves.

Agapè

Agapè est le mot grec pour l’amour « divin » et « inconditionnel ». Les philosophes grecs du temps de Platon l’utilisaient dans un sens supposé universel, c’est-à-dire opposé à un amour personnel ; cela pouvait signifier l’amour de la vérité, ou de l’humanité.

Agapè, l’amour universel, désintéressé : la pure charité et le don de soi : Donner sans prendre, ni attendre de recevoir. Se réjouir sans vouloir posséder ni garder. C’est l’amour de son prochain, celui qui est là, quel qu’il soit et quoi qu’il fasse. C’est l’amour libéré de l’ego…

« L’erreur serait d’opposer ces trois amours, comme s’il fallait choisir entre eux. Ce ne sont pas trois mondes différents, ni trois essences séparées. Ce sont plutôt trois pôles (dont l’un, peut-être, imaginaire), mais dans un même champ, qui est le champ d’aimer; ou trois moments dans un même processus, qui est celui de vivre; ou trois concepts, toujours plus pauvres que l’infinie complexité du réel, qu’ils aident à comprendre, certes, mais ne sauraient remplacer. Reste alors à vivre ces trois amours, autant qu’on peut, et c’est la seule façon d’aimer la vie. »

André Comte-Sponville

Nous vivons pratiquement tous l’amour d’Eros, et celui de Philia. Mais qu’en est-il de notre capacité à vivre celui d’Agapè?

En vous souhaitant une lumineuse journée.